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On a beaucoup parlé ces derniers jours de la crise interne au Parti socialiste. Mais les républicains traversent également une période difficile, lorsque le débat sur la réforme des retraites, très contestée, commencera à la Chambre. Des tensions internes qui peuvent avoir des conséquences pour le gouvernement.
Comme d’habitude, en l’absence d’un leader clair, une lutte de pouvoir se joue actuellement à droite. Eric Ciotti a été élu début décembre le nouveau président du parti. Une élection qui n’a pas de conflit interne, mais qui s’avère plus large que ne l’espérait le député des Alpes-Maritimes. Ses deux adversaires au Congrès s’en sont très bien sortis : 22% des suffrages pour un jeune député Aurélien Pradie au premier tour et surtout 46% des suffrages, au second tour, pour Bruno Retailleau.
Le nouveau patron de LR a donc dû remédier à ce déséquilibre dans la création d’une nouvelle équipe dirigeante. Et en voulant satisfaire tout le monde, il ne satisfaisait personne. Le député Pradié l’a très mal pris de devoir partager avec lui sa position de numéro 2 du parti François-Xavier Bellamy, le premier disciple de Bruno Retailleau. Quant au patron des sénateurs LR, il s’est senti floué il y a dix jours lorsqu’il a découvert un nouvel organigramme qui ne correspondait pas, selon lui, à ce qu’il avait négocié avec Eric Ciotti. Des noms seraient supprimés, d’autres seraient ajoutés. Bref, personne n’a compris. Bruno Retailleau, pas du tout amusé, l’a annoncé sur les réseaux sociaux. Aurélien Pradié, a complètement terminé la célébration des voeux du nouveau patron du parti mardi dernier. Il avait une piscine, comme on dit.
La stratégie de “ collection » et Eric Cioti affaibli
Rien ne se compare à La bataille de Copé-Fillon expérience avec le parti il y a dix ans. Mais cette histoire d’organigramme a mis à mal la relation d’Eric Ciotti avec ses deux rivaux. ” Avec Eric Ciotti, il faut se battre pour tout, tout le temps « Il m’a dit il y a quelques jours un proche de Bruno Retailleau dont la confiance a déjà été brisée par le nouveau président du parti. De fait, trois camps sont en train de briller au sein de LR : les sénateurs, presque tous derrière leur patron. Bruno Retailleau, les députés fidèles à Eric Ciotti et Olivier Marleix, leur chef, et puis ceux qu’on pourrait qualifier de ” frondeurs ” derrière Aurélien Pradié, ils ne dépassent pas le nombre de douze au Parlement, mais ils crient de plus en plus.
un caillou dans la chaussure du gouvernement
Des conflits qui retombent mal sur le gouvernement débat complet sur la réforme des retraites. Les sénateurs LR devraient le voter sans trop de peine, mais le vote des députés n’est pas disponible, loin de là. La ligne de Ciotti, discutée par le gouvernement, est toujours majoritaire dans le groupe, mais Aurélien Pradié, qui veut surtout être bien vu pour une longue carrière, prend de plus en plus d’adjoints derrière lui. Au final, combien seront contre les écrits du gouvernement ? C’est impossible à dire, d’autant plus que beaucoup sont encore indécis. Mais cela n’aide pas vraiment le gouvernement, qui a besoin d’au moins la moitié des voix des LR au Parlement pour faire passer son texte.
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