Un tribunal de Bucarest a rejeté mardi la demande de libération de l’influenceur britannique Andrew Tate et de son frère Tristan, arrêtés fin décembre en Roumanie dans une affaire de proxénétisme. “Ils restent en détention”, a déclaré à l’AFP Ramona Bolla, porte-parole du parquet chargé de la lutte contre le crime organisé (DIICOT).
Les deux anciens kickboxeurs, âgés respectivement de 36 et 34 ans, avaient plaidé leur cause plus tôt devant le tribunal, lors d’une audience à huis clos qui a duré plusieurs heures. Ils sont arrivés dans un fourgon de police tôt le matin, ils sont apparus menottés, tout de noir vêtus, ont constaté des journalistes de l’AFP.
A la sortie, leur avocat Eugen Vidineac s’est voulu “confiant” mais dans la soirée, le tribunal a jugé “non fondés” les recours présentés. Accusés par le parquet de “constitution d’un groupe criminel organisé, trafic d’êtres humains et viol”, les frères Tate avaient fait appel de leur détention préventive, ordonnée le 30 décembre pour une durée de 30 jours. Les juges ont invoqué “risque d’évasion” et “atteinte à l’ordre public compte tenu de la gravité des crimes” des accusés.
“La vérité est sortie”
Six victimes potentielles ont été identifiées à ce stade. Trahies par les deux hommes qui comprenaient des sentiments pour elles, elles auraient été contraintes par la violence à la prostitution et à la production de films pornographiques, et pour certaines séquestrées. Pour Vidineac, “il n’y a pas un seul élément de preuve qui laisse penser qu’un crime de viol a été commis”. Il nie également les autres chefs d’accusation et a promis de “faire éclater la vérité”, selon des propos tenus récemment dans les médias locaux.
Le parquet, qui enquête depuis de longs mois, avait perquisitionné plusieurs propriétés des frères Tate fin décembre. Deux de leurs proches, de nationalité roumaine, ont également été arrêtés et restent derrière les barreaux.
Andrew Tate, qui détient un passeport américain, est apparu dans l’émission télévisée Big Brother en 2016. Il a été éliminé de la compétition après la diffusion d’une vidéo le montrant en train de frapper une femme. Il s’est ensuite tourné vers les réseaux sociaux où il a promu des thèses masculinistes, estimant notamment que les femmes victimes d’abus sexuels devaient être tenues pour responsables.
