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Supermarchés, hypermarchés, centres commerciaux, tous les segments ne cessent de se développer sur le continent africain. Et les grandes enseignes cherchent le meilleur moyen d’adapter l’offre commerciale aux goûts et habitudes des consommateurs urbains africains.
En Afrique subsaharienne, le commerce moderne, c’est-à-dire les supermarchés, représente déjà 20 à 30 % de la distribution. Bien qu’il existe des différences importantes d’un pays à l’autre, la tendance est la même partout : les grands magasins sont en plein essor dans les zones urbaines. “ L’avenir s’oriente clairement vers une distribution plus moderne, – précise Julien Garcier, directeur de Sagaci Research, une société d’analyse spécialisée dans la consommation africaine. Parce que le consommateur africain veut des commerces agréables, des commerces proches de chez lui, des prix bas et une sélection réglementée. Je pense donc que le commerce moderne répond bien à ces besoins. »
Néanmoins, la concurrence est féroce. Et pour réussir, il faut être imaginatif. Ainsi, depuis 2019, le groupe franco-japonais CFAO parie sur le développement de la chaîne Supeco, une enseigne discount implantée dans les quartiers populaires des villes. “ Le modèle Supeco répond parfaitement aux besoins de ces populations. Supeco doit donc être pour nous une base de développement du retail. déclare Malick Niang, directeur général de la division Grand Public de CFAO au Sénégal.
Proximité et petits prix
Des boutiques sobres, simples et modestes, où nous vendons aussi bien au détail qu’en gros. Jean-Christophe Brindeau, directeur général de la marque CFAO-Retail, estime avoir trouvé la formule magique pour séduire les consommateurs : “ Ils se rendent compte que les produits ne sont pas plus chers, parfois même moins chers, que sur leurs marchés traditionnels. Et soudain, ils basculent. Et parce que c’est une marque simple et modeste dans son marketing, ses couleurs et sa production, elle est moins intimidante. Pour être honnête, c’est moins impressionnant et les clients entrent et possèdent ce magasin. »
Penser les magasins de demain, c’est avant tout comprendre les habitudes et les goûts des consommateurs. Par exemple, toutes les chaînes accordent de plus en plus d’importance aux produits fabriqués localement. En termes d’habitudes de consommation, la dose unique, c’est-à-dire le petit sachet par jour, est un facteur à prendre en compte.
” Si vous regardez Supeco, ce sont les mêmes. Si vous regardez d’autres pays du continent, comme le Kenya, les petits supermarchés ont des portions individuelles, note Julien Garcier de la société d’analyse Sagaci Research. Et ils ont besoin de la portion individuelle pour séduire les consommateurs de la classe moyenne, mais aussi pour ancrer une image “prix” bas. Parce que le consommateur se souviendra du prix le plus bas. Et le prix le plus bas est souvent le plus petit produit. ».
Faible coût et proximité sont les maîtres mots des chaînes de supermarchés africaines. Un modèle qui rapproche de plus en plus le continent de ce qui se fait ailleurs. Mais pour l’instant, les grands oubliés sont les ruraux. En Afrique, la distribution moderne n’a pas encore envahi les campagnes.